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L'engagement particulier de l'artiste, c'est de descendre aux entrailles des choses et de rendre ex

L'engagement particulier de l'artiste, c'est de descendre aux entrailles des choses et de rendre ex
L'engagement particulier de l'artiste, c'est de descendre aux entrailles des choses et de rendre exactement ce qu'il a découvert. Roger Vailland

samedi

Le temps d'un songe ou le sceau d'un mensonge


Chanteuse dérivant sur le lac des cygnes
Chantant les cendres le sang la haine entre les lignes
D'enfants aux blessures de feu
Sous ton limpide ciel bleu
Au sortir de la vague déferlante offre-leur une étoile
Immerge une lumière céleste sur leur miséreuse île
Délivre à ces enfants de la peur un nouveau monde sans armures
Une perle d’émeraude enchâssée dans un écrin de verdure
Sors-les de la cité oubliée
Où les arbres sont en béton mâché
Où la mauvaise herbe pousse entre le bitume volatilisé
Où le loisir est le plaisir de se sacrifier
Où leurs rêves s'épuisent à forcer la porte de la cage d'ascenseur
Comme s'ils ne voulaient plus s'envoler en apesanteur
Tague-leur sur le champ une étincelle de fierté
Dessine-leur une clé de voûte sur une arche de fraternité

Je me souviens qu'ici
Près du lac au fond de l'allée derrière un portillon en bois gris
Se tenait un beau verger bordé d'un majestueux platane
Allongé sous son ombre de titane
Des songes en mots au jus de citron
J’ai gravé sur son tronc
Tous mes mots d’amoureux
Dans la joie dans la peine d'être né libre et heureux
Toujours il me rappelle
La liberté de penser sous la grâce de la belle
Ce soir je suis passé près de lui
Seul dans la nuit
Une nuit de pleine lune ce soir
J’ai recouvert mes yeux
D'un voile superstitieux
Ses branches chuchotaient
Comme si elles m’appelaient
Tout contre moi mon ami
Tu trouveras la force la paix l'énergie un recoin de paradis
La brise légère continue à chanter sous ses feuilles devenues ombrages
Tout droit sur mon visage
Mon esprit chagrin s’envola
Je ne l’ai pas accompagné
Alléluia
Sur le lac des cygnes tant aimé

Aujourd'hui mon platane vient d'être coupé
Vingt ans après le verger où la cité est née
Pour voir à la place pousser un amas de tôle ondulée
Où ils vendent des fruits provenant des quatre coins du monde
Où ces racines vivantes chantaient hier encore la vraie nature du monde
Si l'homme de génie inventa la roue
Il a inventé aussi le mépris et le dégoût
Envers la terre qui ne tourne plus dans le bon sens
Mes racines mourront-elles sans qu'il en prenne conscience

Je ne suis pas un apôtre logorrhée
Je suis juste un poète concerné

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